nscrit pour la première fois au programme des débats du Congrès des maires, le thème de l'ESS n'a eu aucun mal à trouver son public : salle pleine, intervenants passionnés par « leur » sujet, nombreuses interventions d'élus dans la salle témoignant de leur implication dans la dynamique… L'ESS semble bien « au service du développement des territoires », comme l'indiquait le titre de ce forum. En introduction des échanges, Laurent Hénart, maire de Nancy (Meurthe-et-Moselle), président de la commission Développement économique de l'AMF et co-président de ce forum, a pointé quelques-uns des atouts de cette « autre » économie. « L'ESS est une réponse à l'évolution de l'économie de marché qui inquiète tant nos citoyens, avec des centres de commandements de plus en plus lointains. Elle répond à cette confusion et à ce sentiment de délaissement. Par ailleurs, elle permet d'offrir un accès à l'emploi aux personnes qui ne sont pas les plus formées, pas les plus immédiatement employables, notamment les plus jeunes », a-t-il ainsi souligné.
Même satisfecit chez Mohamed Gnabaly, maire de L’Île Saint Denis (Seine-Saint-Denis), vice-président de l’AMF et co-président de ce forum, qui a fait le bilan de l'expérience de sa commune, « pauvre, dans un des départements parmi les plus pauvres », fortement touchée par le chômage et en quête d'attractivité. En misant sur l'ESS, l'élu, lui-même entrepreneur, a pu créer des emplois non délocalisables. Aujourd'hui, ce secteur est celui qui emploie le plus d'habitants de L’Île Saint Denis. Mais surtout, qu'on ne s'y trompe pas : « l'ESS n'est pas un acteur de réparation !, insiste-t-il, il s'agit bien d'un outil de développement du territoire, qui permet de trouver des réponses concrètes et locales à des enjeux locaux. Par ailleurs, l'ESS est un outil d'émancipation des habitants, en particulier de la jeune génération qui veut plus qu'un travail, soit un métier qui a du sens. Là, où il y a la pauvreté des biens, l'ESS peut apporter la richesse de liens ». L’Île Saint Denis devrait avoir très prochainement de nouvelles opportunités puisque cette commune de moins de 7600 habitants accueillera le village olympique des Jeux Olympiques et paralympiques 2024.
En écho, Jean Girardon maire de Mont-Saint-Vincent (Saône-et-Loire), représentant de l’AMF au Conseil supérieur de l'économie sociale et solidaire, a exprimé sa croyance en l'ESS : « elle sera de moins en moins de la réparation. Je suis persuadé qu'elle est l'avenir car les hommes voudront de plus en plus s'impliquer, refuseront cette économie traditionnelle qui s'éloigne des territoires ». « L'ESS est l'économie des hommes debout ! » a-t-il lancé, déclenchant les applaudissements de la salle.
Des communes opératrices
A Lille comme à Lyon en faisant un très long détour par la Polynésie, les trois territoires appelés à présenter leur expérience à l’occasion du forum, l'ESS a un visage aux multiples facettes et pour cause : « elle n'est pas un secteur, elle est transversale, et c'est là sa force », a assuré Christiane Bouchart, vice-présidente de la métropole de Lille (Nord) et présidente du RTES (Réseau des collectivités territoriales pour une économie solidaire) réunissant des collectivités qui s’engagent pour le développement de l'ESS sur leur territoire (plus de 130 adhérents).