o-présidé par Laurent Peyrondet, maire de Lacanau (33), président de l’office de tourisme Médoc Atlantique et membre du Comité Directeur de l’AMF, et Pierre-Alain Roiron, maire de Langeais (37), rapporteur de la commission Tourisme de l’AMF, le Forum a démontré à la fois des difficultés d’exercice de cette compétence notamment du fait du désengagement de l’État mais aussi le dynamisme des territoires dans ce domaine, après la réforme introduite par la loi NOTRe de 2015. Alors que le « tourisme » est un domaine de compétence partagée entre les régions, les départements, les communes et leurs groupements, la loi a réorganisé son exercice en encourageant la mutualisation des moyens et services. Aussi, l’exercice des compétences « promotion du tourisme » et « création, aménagement, gestion et entretien des zones touristiques » est désormais obligatoire pour les EPCI, depuis le 1er janvier 2017.
Les élus présents ont quasi unanimement souligné le retrait plus ou moins fort de l’État. Or, a rappelé Pierre-Alain Roiron, « les enjeux touristiques en France sont des plus importants car il s’agit aussi de participer aux enjeux de développement économique local comme aux enjeux environnementaux, patrimoniaux et culturels ». Il convient du reste de s’interroger sur l’absence d’un ministère dédié à la politique touristique, a noté Laurent Peyrondet, maire de Lacanau, dans un contexte où la France est, avec 89,4 millions de visiteurs étrangers en 2018, la première destination touristique mondiale. S’il existe une agence de développement touristique - Atout-France -, cela ne suffit pas à offrir un appui concret aux territoires selon les élus. L’enjeu est pourtant de taille : « le tourisme est une ressource conséquente pour l’économie française et représente à lui seul 8 % du PIB et près de 3 millions d’emplois », a précisé Philippe Sueur, maire d’Enghien-les-Bains (95) et président de l’Association nationale des élus des territoires touristiques (ANETT).
Effort financier insuffisant de l’Etat
Émilie Bonnivard, députée de la Savoie, rapporteure spécial du budget tourisme au sein de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, a estimé que « les efforts de l’État ne sont pas suffisants. La politique nationale en matière de tourisme n’est pas clairement définie », la France se laissant selon elle « porter » d’une certaine manière par sa première place au niveau mondial sans s’inquiéter de pouvoir potentiellement la perdre... Alors que dans les années 50, l’État était « stratège et bâtisseur », « l’État est dorénavant en mode « ski nautique » et se laisse tirer par les collectivités, les acteurs privés. Il n’investit pas suffisamment », selon elle. Certes, la Banque des territoires et BPI France ont un budget de 15 milliards d’euros mais ce budget est jugé insuffisant par les élus pour accompagner les territoires.
A ces difficultés s’ajoute de manière de plus en plus prégnante, la problématique de l’hôtellerie : « chaque semaine, des hôtels ferment », a alerté Émilie Bonnivard. Il faudrait donc pouvoir rapidement « lutter contre le délitement de l’offre d’hébergement ». La députée appelle l’État à se saisir de cette question, afin de soutenir et de moderniser l’accueil hôtelier.