as moins de deux membres du gouvernement ont fait le déplacement pour participer au Forum « Transition écologique : comment les communes et intercommunalités peuvent-elles répondre aux attentes des habitants ? », mercredi 20 novembre. La présence d’Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, et d’Emmanuelle Wargon, secrétaire d’Etat auprès de la précédente, montrait toute l’importance accordée désormais à la question de la transition écologique qui, pour la première fois, avait aussi l’honneur du grand auditorium.
Le constat de l’urgence de la crise écologique ne fait plus débat. Mais, comment sortir du « trouble des priorités »? Telle fut la première question posée aux congressistes.
Pour établir ses priorités, Mohamed Gnabaly, maire de l’Ile-Saint-Denis (8000 hab. Seine-Saint-Denis), vice-président de l’AMF et coprésident du forum, a expliqué partir des besoins de ses habitants. Les enjeux sociaux y sont prioritaires : taux de chômage de 35%, un tiers de familles monoparentales, 85% de la population en politique de la ville… « Comment porter un projet de transition écologique dans une ville sinistrée économiquement et socialement ? » En menant un projet de « transition écologique et populaire », en « sortant ce sujet des bureaux et en le faisant transpirer sur l’espace public, où nous sommes tous responsables, citoyens, associations, collectivités, institutions, Etat », a-t-il expliqué.
Pour André Flajolet, autre coprésident du forum, vice-président de l’AMF et maire de Saint-Venant (3000 hab., Pas-de-Calais), la problématique est autre. Préservation des sols, de la ressource en eau, des paysages : il s’agit notamment de reconstituer les haies détruites il y a plus de 25 ans. Tout en demandant « un Etat garant, donnant orientations et obligations », il a insisté sur la nécessaire liberté à accorder aux collectivités, souvent entravées dans leurs actions par des règlements ou décisions de l’administration. « Il faut en finir avec la tutelle a priori pour une sanction a posteriori », a ajouté David Lisnard, maire de Cannes (75 000 hab., Alpes-Maritimes).
Elisabeth Borne en est convenue : « La transition écologique ne doit laisser personne sur le bord de la route. Elle est affaire de tout le gouvernement, des entreprises, des ONG, de tous les citoyens ». L’Etat accompagne donc ceux qui veulent agir dans les territoires. Elle a cité Roubaix (96 000 hab., Nord), Territoire zéro déchet zéro gaspillage, Saint-Etienne (171 000 hab., Loire) et sa volonté d’autosuffisance énergétique en 2050, Piolenc (5000 hab., Vaucluse) et sa centrale photovoltaïque flottante. « Rien ne se fera sans vous », a-t-elle assuré les élus.
Impliquer tous les acteurs
Certes, le rôle des communes est central. Mais la question climatique est internationale. C’est ce que vit David Lisnard. Sa ville est la quatrième de France pour l’accueil des bateaux de croisière... avec la pollution de l’air, de l’eau et des fonds marins qui va avec. La raison : l’accord sur les zones contrôlées d’émission de souffre (SECA) ne s’applique pas en Méditerranée à cause du refus de quelques pays riverains.