À l'heure où l'exécutif entame une série de concertations sur la sécurité, entre un « Beauvau » des polices municipales, un autre de la « sécurité civile» ou encore de la prévention de la délinquance, il apparaît nécessaire de rappeler les responsabilités de chacun. La sécurité relève de l'État, c'est même sa mission première. Or, face à la montée de la violence sur laquelle l'AMF alerte depuis longtemps, et que les maires ruraux comme urbains constatent au quotidien (y compris à leur encontre), l'action de l'État est souvent défaillante. L'insécurité croissante n'est pas une « perception ». Les émeutes de l'été dernier en ont donné une illustration frappante, et les statistiques en confirment année après année l'ampleur croissante. Attachés à la sécurité des Français, les maires contribuent déjà activement de facto au maintien de l'ordre dans leurs communes, comme en attestent leur implication quotidienne dans chaque commune, les investissements réalisés notamment en matière de vidéoprotection et l'accroissement constant des effectifs de police municipale (36 % en dix ans). Pour autant, les maires, c'est-à-dire les habitants, doivent conserver la liberté de choisir de se doter d'une police municipale, retenir le modèle de police municipale qui correspond le mieux à leur réalité locale, définir la doctrine d'emploi et les modalités d'intervention des agents sur le terrain. Ce choix dépend des besoins et des moyens locaux.
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