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André LAIGNEL
Ancien ministre
Maire d’Issoudun (36)
Président de la Communauté de Communes
du Pays d'Issoudun
1
er
vice-président délégué de l’AMF
Nous avions apprécié, lors des États généraux de la démocratie territoriale
organisés par le Sénat, que le Président de la République affirme que « la com-
mune était irremplaçable » et que les collectivités locales « n’étaient pas une
charge » pour le Pays, mais « un atout pour réussir le redressement ».
Quel dommage que les actes semblent contredire ces justes affirmations.
Aujourd’hui, beaucoup de maires se demandent si c’est par dilution ou à l’étouffé
que le sort de leur commune va se jouer.
Non à la dilution
Les nombreux textes actuellement débattus, lois « Métropole » et « Logement »
notamment, vont dans le même sens : affaiblir la commune, organiser sa dilution
dans l’intercommunalité. Il en est ainsi du PLU que l’on voudrait rendre
obligatoirement intercommunal, privant les maires de la compétence essentielle
à la gestion locale qu’est l’urbanisme ; la mutualisation qui ne pourrait se faire
que de manière « descendante » : de l’intercommunalité vers la commune, privant
ainsi le maire de l’essentiel des personnels dont il dispose.
Des maires sans personnel, sans compétence d’aménagement et d’urbanisme et
aux finances limitées, que resterait-il de leur capacité à répondre aux attentes de
leurs concitoyens ? Faire de la commune une vassale de l’interco, progressivement
privée de ses compétences et moyens, est une évolution inacceptable. En ces
domaines comme en d’autres, ce sont les élus communaux qui doivent pouvoir
choisir librement le degré d’intégration qui leur semble raisonnable.
Seule une commune forte dans une intercommunalité de projet peut maintenir
le lien si précieux et nécessaire entre le maire et le citoyen, ce lien de proximité
qui est la meilleure protection contre toute dérive extrémiste qui pèse comme un
danger sur la France.
Soyons moderne, faisons de l’intercommunalité un OUTIL efficace au service des
communes.
Monsieur le Président de la République, merci de rappeler à tous ce que nous
avions si chaleureusement applaudi lors des États généraux du Sénat : « la
commune est irremplaçable ».
Liberté, justice et confiance étaient alors les maîtres mots : nous n’en demandons
pas plus.
Ce dernier Congrès du mandat s’ouvre dans un
contexte difficile où la question de l’avenir des
communes se trouve posée.
Communes
: non
à l’anémie programmée
Éditorial
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