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Les maires sont fiers de leur fonction publique territoriale, « porteuse d'avenir »

Le 104e Congrès a consacré toute une journée à la thématique des ressources humaines (RH). Enjeu : redonner envie de venir travailler dans les collectivités.

Le constat dressé par les maires et présidents d’intercommunalité est sans appel : les 240 métiers de la fonction publique territoriale (FPT) sont méconnus de la population, parfois même des élus eux-mêmes (lire ci-dessous). Plus d'1,3 million d'agents travaillent pourtant au sein de ce versant de la fonction publique.

Dans un communiqué de presse publié lors du 104e Congrès des maires, l'AMF faisait même remarquer que les collectivités locales représentent le "deuxième employeur de France", mais déplorait également que la "fonction publique territoriale peine à attirer les compétences nécessaires à garantir, maintenir et assurer la qualité, l’efficacité et la continuité des services publics de proximité". 

Partant de cela, l’AMF a décidé de «remettre en lumière cette fonction publique territoriale et de redonner du sens pour les agents publics », selon les mots de Murielle Fabre, secrétaire générale de l’Association, maire de Lampertheim (67) et co-présidente de la commission FPT RH, en introduction du forum du 23 novembre, consacré à l'attractivité dans le FPT. Elle a aussi insisté sur le fait que "sans agent et sans argent", il devient difficile, pour les maires, d'agir. 
 

Le fonctionnaire bashing a fait beaucoup de tort

« Après vingt ans de fonctionnaire bashing, l’enjeu est d’attirer les candidats », a embrayé François Deluga, maire du Teich (33), président du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), l’établissement public de formation des agents territoriaux. Philippe Laurent, maire de Sceaux (92) et président du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale, partage totalement : "Le fonctionnaire bashing a fait beaucoup de tort à la fonction publique territoriale. On ne peut pas continuer comme ça. Malheureusement, on a vu, lors de la dernière campagne présidentielle, que cela avait recommencé. Et j'ai été choqué par le récent rapport de la Cour des comptes sur le télétravail. En expliquant que pour moderniser le service public, il faut augmenter le télétravail, la Cour assimile la fonction publique à un guichet. Comment une telle institution peut-elle écrire cela? Le service public local est un service public de proximité, au plus près des gens. Ce rapport ne peut donner qu'une image inexacte et fausse de la fonction publique, s'est insurgé Philippe Laurent. Il ne peut pas y avoir de service public local sans fonction publique territoriale".
 

Le statut est devenu "obèse"

Devenue fonction publique de plein droit avec les lois de décentralisation, il y a quarante ans, la territoriale reste, pour Anicet Le Pors, ministre de la Fonction publique de 1981 à 1984 intervenant au 104e Congrès, « porteuse d’avenir » ! Le père du statut de la fonction publique considère qu’elle constitue «l’espace unique pour la démocratie où se combinent concrètement trois légitimités, celles des citoyens, celles des fonctionnaires et, bien sûr, celles des élus. La fonction publique territoriale est une politique de réduction des inégalités et une politique d’aménagement du territoire », a-t-il rappelé. L’ancien ministre admet toutefois que le statut, souvent critiqué par les élus qui le considèrent rigide, «est devenu obèse. Plus de 1000 articles composent les lois sur la fonction publique. Le statut est en mauvais état. Si c’était à refaire, je le ferais maigrir » !
 

Changer de discours sur la fonction publique

Tous les intervenants du forum sur l’attractivité des métiers de la fonction publique territoriale de ce 104e Congrès en ont convenu : «le statut doit évoluer » pour s’adapter à l’évolution de la société. Et en premier lieu aux jeunes. «Faire carrière dans la fonction publique n’intéresse plus personne, assure Hélène Guillet, présidente du Syndicat des directeurs généraux des collectivités. Ce qui motive les candidats, ce sont les métiers. Il faut changer de vocabulaire. » C’est l’autre grand constat de cette journée : le discours et la communication sur la fonction publique territoriale doivent, eux aussi, changer !
 

Atouts de la FPT à mettre en avant

« Nous sommes tous des ambassadeurs de la fonction publique territoriale », a harangué Emmanuelle Rousset, adjointe au maire de Rennes (35), membre du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT), en soulignant la diversité des métiers accessibles dans les collectivités : «il est possible d’y faire une carrière magnifique. Cela peut parfois compenser la question du salaire ». En effet, si les niveaux de rémunération peuvent faire fuir, la FPT a d’autres atouts (utilité sociale, conditions de travail) qu’il convient de mettre en avant pour, de nouveau, attirer les candidats sur le marché de l’emploi. 
 

Retrouvez ci-dessous la vidéo du forum du 23 novembre sur l'attractivité dans la fonction publique territoriale 

 

 

Référence : BW41505
Date : 12 Déc 2022
Auteur : Bénédicte Rallu


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