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Dernier recensement : une croissance démographique ralentie

Près de 67 millions de personnes vivent en France, selon les derniers chiffres du recensement publiés par l’Insee, soit une croissance moyenne de 0,4 % par an depuis 2013. Ces données sur les populations légales au 1er janvier 2019 sont détaillées commune par commune. Une autre étude de l’Insee montre une légère baisse du dynamisme démographique due à une réduction du solde naturel dans presque toutes les régions. Par ailleurs, de plus en plus de départements enregistrent une baisse de population. Enfin, les communes rurales sous forte influence des villes sont dynamiques alors que les autres connaissent un déficit démographique qui s’explique par un solde naturel négatif.

 

Des chiffres clés pour chaque commune

Comme chaque année, l'Insee a publié, le 29 décembre dernier, les derniers chiffres sur les populations des communes, départements et régions de métropole et d’outre-mer. Ils ont été authentifiés par un décret du 31 décembre, publié au JO du 1er janvier 2022 et donc applicables dès cette date. Au 1er janvier 2019, 66 988 000 personnes vivent en France (hors Mayotte). Les chiffres, détaillés commune par commune, sont consultables sur le site de l’Insee (https://www.insee.fr/fr/statistiques/zones/6005800?debut=0). Très importants, ils sont pris en compte pour le calcul des dotations de l'Etat aux collectivités.

Pour rappel, le premier objectif du recensement est la publication tous les ans des chiffres des populations légales : population municipale (personnes ayant leur résidence habituelle sur le territoire de la commune), population comptée à part et population totale.

Une baisse dans presque toutes les régions

Une autre étude de l’Insee, publiée le même jour, décrypte les évolutions démographiques entre 2013 et 2019 (https://www.insee.fr/fr/statistiques/6007326) et fournit des études régionales détaillées (https://www.insee.fr/fr/information/6016641). Constat : une croissance moyenne de 0,4 % par an depuis 2013 (237 000 habitants supplémentaires chaque année), contre 0,5 % entre 2008 et 2013. Le solde naturel (différence entre le nombre de naissances et de décès) pousse encore la croissance démographique mais il est de moins en moins élevé et baisse dans presque toutes les régions. Pour sa part, le solde migratoire (différence entre le nombre de personnes entrées sur le territoire et le nombre de personnes sorties) contribue tout juste pour 0,1% de croissance.

Plus de décès et moins de naissances

Toutes les régions ont vu leur croissance démographique ralentir, sauf en Paca et en Guyane. Pour cette dernière, la croissance de 2,4 % est surtout portée par deux intercommunalités : la CA du Centre littoral (+ 3,1 %) et la CC de l’Ouest guyanais (+ 2,5%). Dans le détail, la population baisse en Guadeloupe (– 0,8 %) et en Martinique (– 0,9 %) ; est stable en Hauts-de-France, Grand Est, Normandie, Centre-Val de Loire et Bourgogne-Franche-Comté et continue de croître en Corse (+ 1 %), Occitanie (+ 0,7 %), Pays de la Loire (+ 0,7 %) et Auvergne-Rhône-Alpes (+ 0,6 %). Dans l’ensemble des régions, le solde naturel a baissé, sauf en Ile-de-France et en Guyane. Explication : un plus grand nombre de décès (âges avancés des générations du baby-boom) et le recul des naissances.

Baisse de population dans 20 départements

La population a baissé de 0,2 % chaque année dans vingt départements, contre onze entre 2008 et 2013. Les plus touchés : la Guadeloupe, Paris (-0,5%), la Meuse, la Nièvre, la Haute-Marne et l’Indre, cumulant déficits naturel et migratoire. Les fortes croissances se concentrent dans moins de départements qu’auparavant, en Ile-de-France (+ 1% en Seine-Saint-Denis, + 0,7% dans le Val d’Oise ou + 0,6% en Seine-et-Marne), le long de la façade atlantique (+ 1,2% pour la Loire-Atlantique, locomotive des Pays-de-la-Loire à la différence des autres départements), dans le sud (surtout le Var avec + 0,8%) et dans le couloir rhodanien (Haute-Savoie, Ain et Rhône).

En revanche, la population a augmenté d’au moins 1 % dans dix départements (contre quinze entre 2008 et 2013). Six d’entre eux cumulent excédents naturel et migratoire (Haute-Garonne, Gironde, Hérault, Haute-Savoie, Loire Atlantique, Ille-et-Vilaine). La croissance s’explique en Guyane par un solde naturel record et dans les départements corses par le seul solde migratoire.

Deux types bien distincts d’espaces ruraux

Le dynamisme démographique des territoires dépend de leur degré d’urbanisation ou de ruralité. La population a augmenté ainsi deux fois plus vite chaque année dans l’espace urbain que dans le rural (+ 0,4 % contre + 0,2 %) avec une forte hétérogénéité selon les espaces ruraux. En effet, les communes rurales sous forte influence des villes sont les plus dynamiques (+ 0,7 %), cumulant excédents naturel et migratoire. À l’opposé, celles dites « autonomes » connaissent un déficit démographique important (- 0,4 %). Cette baisse dans les communes rurales très peu denses s’explique surtout par l’excédent des décès sur les naissances.

Philippe Pottiée-Sperry

Référence : BW41052
Date : 7 Jan 2022
Auteur : Philippe Pottiée-Sperry pour l'AMF


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