Editorial de David Lisnard
La France a enfin un budget mais cela ne résout pas pour autant le vrai problème : celui du déficit et de la dette publics. Le débat budgétaire a une nouvelle fois pointé une soi-disant responsabilité des collectivités dans la dérive des comptes publics. Or, les collectivités territoriales représentent en France 19 % de la dépense publique contre en moyenne 31 % en Europe.
Elles respectent la « règle d’or » donc n’empruntent que pour investir, et leur dette est stable depuis 30 ans à moins de 9 % du PIB quand celle de l’État a été multipliée par trois. Persévérant dans son approche erronée, l’exécutif a fait adopter une loi de finances pour 2025 qui prévoit, d’une part, une augmentation des dépenses de l’État et, d’autre part, un prélèvement record sur les recettes des collectivités. Cette ponction atteint 5 milliards d’euros, via le nouveau mécanisme « DILICO », la réduction du Fonds vert, le gel de la fraction de TVA à son niveau 2024, les 2 milliards d’euros prélevés sur les dotations et la suppression du fonds de soutien des activités périscolaires (FSDAP).
En parallèle, les collectivités devront subir cette année la hausse des cotisations employeurs à la CNRACL pour 1,4 milliard d’euros.
À cela s’ajoute le coût des normes et les dépenses supplémentaires que l’État impose aux collectivités comme celles concernant le service public de la petite enfance.
Ces mesures réduiront la capacité d’investissement des collectivités en cette dernière année de mandat municipal, avec un effet de récession notamment dans le secteur du BTP.
Elles vont aussi augmenter le besoin de financement de certaines collectivités qui devront recourir à l’emprunt pour achever les projets engagés, creusant ainsi la dette publique.
L’État doit cesser de se défausser sur les collectivités et regarder objectivement la situation des comptes publics, pour engager le redressement de ses finances et celui des comptes sociaux.
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