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Les citoyens bénévoles, un recours en cas de catastrophe

L’implication citoyenne et bénévole peut être d’un grand secours en situation de crise. Un appui dont les maires n’ont pas toujours connaissance.

Le 14 octobre 2018 à minuit, sur la commune de Trèbes (11), le fleuve Aude atteint 36 cm de hauteur. Le 15 octobre, à 5 heures du matin, le niveau de l’eau est mesuré à 7,65 m ! La crue meurtrière, qui se déverse sur la ville, fera 14 victimes et 75 blessés. Éric Menassi, maire de cette commune de 6 000 habitants qui avait dû faire face quelques mois plus tôt à une attaque terroriste, se remémore avec calme mais non sans émotion ces événements tragiques.

Lors de la Journée technique sur « L’implication citoyenne en cas de catastrophe : perspectives et réalités pour les collectivités », organisée le 4 juin 2019 à l’École nationale des officiers de sapeurspompiers d’Aix-en-Provence (ENSOSP), son témoignage, parmi d’autres, souligne l’importance de cette implication. Un thème choisi par l’Institut des risques majeurs (Irma) car, regrette François Giannoccaro, son directeur, « ce recours aux citoyens bénévoles et volontaires est souvent méconnu des maires, surtout en milieu rural».

Si les premières alertes ont émané le dimanche 14 octobre 2018 au matin de la préfecture de l’Aude, le maire de Trèbes affirme avoir activé le plan communal de sauvegarde (PCS) la veille dès 18 heures. «Vous n’êtes jamais vraiment préparé à ce type de catastrophe naturelle, explique Éric Menassi. Tant que vous ne l’avez pas vécue, il n’est pas possible de l’appréhender. La sécurité, c’est l’affaire de tous, élus, professionnels, citoyens. »Dès le 15 octobre au matin se manifestera un formidable élan de générosité. Plus de 4000 personnes, outre les sapeurs-pompiers, les membres de la sécurité civile et de la Croix-Rouge, porteront assistance aux sinistrés. Dans le même temps, le maire de Trèbes doit faire face à l’organisation des secours. « C’est un travail colossal, avoue Éric Menassi. J’ai pu l’accomplir grâce à toute mon équipe. »

Face à cette situation de détresse, la commune audoise s’est également appuyée sur les volontaires de la Fédération nationale de la protection civile. « Nous avons mis à la disposition des officiers de sapeurs-pompiers et des mairies des moyens humains et matériels en soutien aux populations, confie Alain Lascombes, vice-président de la Fédération en charge de l’opérationnel. Nous avons aussi géré tous les dons collectés. »

L’exemple de Trèbes a permis d’emblée, au cours de cette journée technique, de mettre en évidence le rôle déterminant du maire en matière d’anticipation et de gestion des événements de sécurité civile. Et de démontrer l’intérêt d’élaborer un plan communal de sauvegarde (PCS). « Toutes les communes n’ont pas encore pris conscience de l’importance de se doter d’un PCS, remarque le colonel Jean-Michel Langlais, directeur adjoint de l’ENSOSP. Dans ce cadre-là, la formation des élus locaux, qui ont en charge la protection des populations, nous paraît primordiale. Nous projetons d’ailleurs de mettre en place une formation spécifique à la gestion de crise sur notre futur site d’Aix-Gardanne (13) » (1). « En outre, ajoute Philippe Troutot, président de l’Irma, en cas de catastrophe, tout citoyen est incité à concourir à la sécurité civile et à sa propre sécurité, en vertu de la loi du 13 août 2004 de modernisation de la sécurité civile. Cet engagement citoyen s’avère indispensable. Pour autant, l’État et les collectivités doivent préparer et planifier cet engagement.»

Découvrez l'article de Maires de France de septembre 2019.

Pour aller plus loin
Référence : BW39576
Date : 4 Sep 2019
Auteur : Emmanuelle Quémard


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