Si les communes et les intercommunalités font preuve de résilience en proposant aux usagers des services de mobilité toujours plus innovants et des infrastructures durables, le modèle économique est à bout de souffle. Face au mur de dépenses d'investissement et de fonctionnement auquel elles font face, il devient urgent de renforcer leur soutenabilité financière.
Ces efforts d’investissement s’imposent aux élus dans un contexte complexe. D’un côté, les mobilités alternatives et la perspective des infrastructures innovantes obligent les communes et intercommunalités à redéfinir leurs actions. De l’autre, les habitants deviennent de plus en plus exigeants sur la qualité et la desserte en transports.
En effet, l’enquête réalisée par AGIR Transport et Viavoice en mai dernier, révèle que 3 Français sur 4 utiliseraient plus les transports publics s’ils étaient de meilleure qualité. Interrogés sur la praticité des différents modes de transport pour se déplacer au quotidien, les Français classent les transports en commun en quatrième position (49 %), derrière la voiture (85 %), la marche à pied (71 %) et les deux-roues (53 %).
C’est pourquoi il est essentiel d’investir dans les transports pour encourager les solutions de déplacements durables. L’AMF appelle donc le gouvernement à permettre une gouvernance partagée de la compétence mobilité en réouvrant, au profit des communautés de communes, la possibilité d’engager un nouveau travail sur la prise de compétence. Il est aussi demandé de favoriser les titres de transport uniques et l’interopérabilité, afin de simplifier et de faciliter les démarches des usagers mais aussi de déployer un grand plan national en faveur des mobilités douces, en lien avec les collectivités territoriales.
Concernant les infrastructures, le réseau routier français présente un vieillissement généralisé, notamment en ce qui concerne les ouvrages d'art, nécessitant un financement régulier pour garantir des politiques d'entretien sur le moyen et le long terme. Pourtant la route est une assiette fiscale productive, en effet on estime à 40 Md€ de recettes financées par les usagers de la route. Ces recettes bénéficient en grande partie à l’Etat et les sociétés d’autoroutes. Or, la majorité du réseau routier est sous la responsabilité du bloc communal (704 211 km). C’est pourquoi l’AMF demande qu’une partie de ces recettes revienne aux communes et aux intercommunalités.
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