L’Association des maires de France est fréquemment saisie par ses adhérents des difficultés qu’ils rencontrent en matière de formation des agents territoriaux.
S’adressant à Monsieur Michel Delebarre, président du CNFPT, Monsieur Jean-Paul Delevoye, président de l’AMF, lui fait part des principales causes d’insatisfaction.
Monsieur Michel DELEBARRE
Président du CNFPT
10-12, rue d'Anjou
75008 PARIS
Paris, le 23 Mars 2000
Monsieur le Président,
L’Association des Maires de France est fréquemment saisie par ses adhérents des difficultés qu’ils rencontrent en matière de formation des agents territoriaux.
Ces difficultés proviennent pour partie de la réglementation en vigueur mais elles ont également pour origine le contenu des formations, l’organisation des stages, leur financement.
Le premier motif d’insatisfaction concerne la formation initiale, principalement celle qui est requise pour la titularisation. Il apparaît à la lecture des courriers qui me sont adressés qu’il n’est tenu aucun compte des parcours très divers des stagiaires, des connaissances qu’ils ont acquises (diplômes, formations antérieures, expériences professionnelles) ni de leurs lacunes éventuelles. Tous ces éléments devraient être pris en considération pour déterminer, de manière individualisée, le contenu de la formation initiale de chacun : c’est là une exigence constamment exprimée par les élus, rejoints d’ailleurs sur ce point par les stagiaires eux-mêmes.
Une autre source de dysfonctionnement provient du calendrier trop rigide des stages, dont il résulte parfois que les stagiaires ne peuvent suivre leur formation que longtemps après leur nomination. Cela est particulièrement grave lorsque la formation initiale doit obligatoirement être suivie en début de stage, comme cela est le cas pour les policiers municipaux.
L’insatisfaction est encore plus grande s’agissant de la formation en cours de carrière, à la demande des collectivités locales. Ces dernières sont confrontées à la nécessité de faire suivre à leurs agents des formations précises et cela de manière impérative, voire urgente.
Les courriers reçus font notamment état des besoins suivants : formation à la micro-informatique et à la bureautique, à l’animation, aux fonctions d’ASEM, à la conduite d’engins de chantiers ou de poids lourds, à l’accueil de publics fragilisés, au secourisme, au montage de structures mobiles de spectacles…. Mais, selon les témoignages des élus, il n’est pas toujours répondu positivement à leurs demandes, sinon au prix d’un co-financement des stages par les collectivités pour une part croissante de leur coût et souvent même d’une prise en charge intégrale de leur financement. Je ne peux que me faire l’écho de leurs protestations devant cette situation car la cotisation versée par les collectivités devrait couvrir une part beaucoup plus importante de la formation continue de leurs agents.
Le coût de la formation pour les collectivités est par ailleurs aggravé par le désengagement du CNFPT s’agissant des frais de déplacement des stagiaires.
Il m’a paru nécessaire de vous faire part des doléances et des attentes des élus locaux afin que le CNFPT soit mieux à même de répondre aux besoins des collectivités locales et de leurs agents en matière de formation.
Vous remerciant de l’attention que vous voudrez bien porter à ce courrier, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes sentiments les meilleurs.
Jean-Paul DELEVOYE
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