Le 107e Congrès des maires de France et des présidents d’intercommunalité, qui s’est tenu la semaine dernière, a démontré la pertinence du travail de l’AMF tout au long de l’année. Il a atteint des records de participation avec plus de 13000 congressistes, ainsi que 70 000 visiteurs et 1400 exposants au Salon des maires & des collectivités locales.
Le Congrès des maires a été d’une densité exceptionnelle avec 65 débats et tables rondes. Le contenu de ces débats a mis en lumière toute l’étendue de l’action des communes et leur nécessité, pour l’aménagement, l’école, les transports l’environnement, l’insertion des personnes en situation de handicap, le développement économique… Il a aussi démontré leur modernité, avec des débats sur l’intelligence artificielle ou l’usage des cryptomonnaies.
De nombreuses personnalités ont fait entendre librement leur voix au Congrès des maires, à l’instar de Gérard Larcher, Jean-Louis Borloo, Philippe Diallo, ainsi que le Chef d’Etat Major des armées, le général Fabien Mandon.
Enfin, le Premier ministre a participé à la clôture du Congrès. Certaines de ses annonces ont été accueillies favorablement, comme en matière de simplification, avec l’annonce d’un « méga-décret » d’ici fin décembre et des évolutions de seuils de la commande publique. L’AMF, qui propose un moratoire sur toutes contraintes nouvelles ainsi que la suppression de normes couteuses pour les collectivités, restera vigilante pour que les mesures supprimées ne soient pas remplacées par des contraintes nouvelles, comme ce pourrait être le cas avec le décret tertiaire.
Il y a toutefois deux enjeux fondamentaux sur lesquels le Premier ministre n’a pas apporté de précisions : le budget et la décentralisation.
Alors que le budget actuellement en discussion au Parlement prévoit des ponctions d’une ampleur inédite sur les collectivités, le Premier ministre n’a pas apporté de réponse aux alertes et propositions des Maires de France sur les moyens dont disposeront les communes et intercommunalités pour leur action à destination des habitants.
Par ailleurs, son intervention au Congrès des maires n’a pas permis de connaitre le contenu de la réforme de la décentralisation annoncée au lendemain de sa nomination.
Le Président de l’AMF, David Lisnard, a rappelé les conditions d’une décentralisation effective. Ce ne sont pas des conditions « conceptuelles ou théoriques » mais au contraire le fondement et la garantie de libertés concrètes pour agir : la libre administration des collectivités, qui implique l’absence de tutelle de l’Etat mais aussi de tutelle d’une autre collectivité dans le cadre d’un « chef de filat » ; l’autonomie financière et fiscale, donc la compensation intégrale des compétences transférées ; et la subsidiarité, c’est-à-dire la capacité d’agir de l’échelon le plus proche du citoyen.
S’agissant du logement, le Premier ministre a évoqué une « clarification » des compétences. Celle-ci ne saurait se traduire par un transfert de responsabilités et surtout de charges à l’heure où les collectivités se voient retirer par l’Etat les moyens d’assumer leurs missions existantes.
L’AMF prendra toute sa part aux concertations qu’engagera l’Exécutif et se tient à sa disposition pour avancer, sur la base de la Résolution générale adoptée à l’unanimité lors du Congrès des maires
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