À la fin du 1er semestre 2023, l’augmentation sur un an de l’indice de prix des dépenses communales est nettement supérieure à celle de l’inflation hors tabac. Toutefois, les prévisions avec un trimestre supplémentaire semblent resserrer cet écart, bien qu’il demeure positif.
La forte inflation qui s’est installée en France depuis le début de l’année 2022 touche tous les acteurs de l’économie : ménages, entreprises et administrations doivent faire face à une hausse des prix sans précédent depuis plusieurs décennies.
L’indice des prix à la consommation hors tabac publié par l’Insee mesure cet impact pour les ménages en fonction d’un panier théorique de dépenses. Au 1er semestre 2023, l’inflation sur un an (4 derniers trimestres sur les 4 précédents) s’établit à + 5,8 %.
Cette mesure, qui donne un premier état des lieux, ne permet cependant pas d’appréhender totalement l’impact pour les autres acteurs économiques, dont les dépenses sont très différentes de celles des ménages. C’est l’ambition de cet indice de prix des dépenses communales, fruit d’un partenariat entre l’AMF et La Banque Postale, de refléter au plus près la réalité de l’inflation supportée par les communes.
Ainsi, en prenant en compte « un panier des élus locaux », la hausse des prix enregistrée par les communes sur leurs dépenses en 2023 est de 7,7 % au premier semestre sur un an (4 derniers trimestres sur les 4 précédents), contre + 4,9 % pour la même période en 2022. Avec l’estimation d’un trimestre supplémentaire, elle pourrait marquer un léger ralentissement, conséquence notamment du recul des prix de l’énergie entamé depuis le début de l’année. Elle n’en demeurerait pas moins particulièrement importante, pour partie en raison de la poursuite de la hausse des taux d’intérêt entamée en juillet 2022, puisqu’elle serait de + 6,0 % (l’évolution de l’indice des prix à la consommation hors tabac est légèrement moindre, à + 5,5 %) au troisième trimestre.
L’analyse plus fine de cet indice, selon trois strates démographiques, montre tout d’abord que, quelle que soit leur taille, les communes dans leur ensemble sont concernées par cette inflation hors norme. Néanmoins, la strate des moins de 3 500 habitants serait la plus impactée, avec un indice qui augmente de 8,1 % au 1er semestre sur un an, hors mesures gouvernementales de soutien aux communes face à l’inflation. Cela s’explique en premier lieu par le poids important de leurs dépenses d’achats et charges externes, particulièrement touchées par la hausse des prix de l’énergie, et dans une moindre mesure des achats de produits alimentaires, dont l’augmentation des coûts peut souvent difficilement être reportée sur les foyers.
Cette contrainte inflationniste forte pour les communes, et plus globalement pour les collectivités locales, s’inscrit dans la continuité de l’année 2022, et ce, alors que 2023 tend de surcroît à montrer une réduction de leurs marges de manœuvre financières.
Philippe Laurent Serge Bayard
Maire de Sceaux, Directeur général adjoint
Vice-président de l’Association des maires de France de la Banque de Financement
et des présidents d’intercommunalité et d’Investissement de La Banque Postale
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