« Je ne vais pas parler longtemps aujourd’hui parce que l’objectif, c’est de vous entendre ». Lorsqu’il prend pour la première fois la parole devant les 600 maires normands, invités par l’Élysée à Grand-Bourgtheroulde (Eure) dans le milieu de l’après-midi hier, Emmanuel Macron ignorait peut-être qu’il conclurait la première étape du grand débat national – « l’Acte II » de son mandat – plus de six heures plus tard. En cumulé, le président de la République, rompu à l’exercice de l’échange direct, s’est exprimé sans note pendant plus de trois heures aussi bien sur la désertification médicale, que subit de plein fouet le monde rural, l’accès aux services publics, les évolutions de la DGF, que sur la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et les conséquences de la loi Notre.
Accueilli fraichement par les maires, le chef de l’État a quitté le complexe sportif Benedetti avec plusieurs cahiers de doléances – qu’il a rebaptisés « cahiers de droits et de devoirs » – sous le bras, sous les applaudissements nourris des maires. Que faut-il en retenir ?
Des maires à la fois « facilitateurs » et « acteurs » du grand débat national
« Allons-nous participer seulement au recueillement des doléances ou également au dépouillement ? », a demandé Sophie de Gibon, maire de Canteloup (Calvados). Après la première salve de questions de maires, réparties en amont du débat par Sébastien Lecornu, ministre local de l’étape, Emmanuel Macron a précisé aux maires quelle serait leur place dans le dispositif. « La première chose que j’attends – de ceux qui sont prêts à le faire – c’est qu’ils soient des facilitateurs. » Concrètement, l’idée est « d’aider à organiser ceux qui souhaitent organiser un débat localement, en leur mettant une salle à disposition par exemple. »
Pour le chef de l’État, les maires sont aussi « des acteurs » de ce grand débat national, dans le sens où « ils sont dépositaires d’attentes de nos concitoyens ».
L’écrasante majorité des maires interrogés sur place par Maire info hier sont résolus à mettre à disposition la logistique nécessaire aux débats. Tous, en revanche, ne souhaitent pas l’animer. « C’est plus à l’État de le faire », s’accordaient par exemple à dire Magali Simon-Delogé, maire de Fresne-Cauverville (Eure), et Régis Peuffier, son homologue à Saint-Siméon (Eure).Des aménagements sur la limitation à 80 km/h
On le sait, dans les zones rurales, le passage de la limitation de 90 à 80 km/h a été décrié par de nombreux élus. Si Emmanuel Macron a préféré saluer une mesure « courageuse » en phase avec « nos exigences de sécurité », il a ouvert la voie à des aménagements : « Dire : on pense qu'on a des propositions plus intelligentes, mieux acceptables pour la population et qui seraient tout aussi efficaces, parce que nous on sait quel est le tronçon qui est dangereux, quel est celui qui ne l'est pas ou autre... À mon avis, peut-être qu'on peut y arriver ».À Grand-Bourgtheroulde, Ludovic Galtier
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