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e forum « La place des femmes dans les politiques publiques », le troisième sur cette thématique, s‘est ouvert sur une note en demi-teinte : si le scrutin de liste paritaire devrait s‘appliquer aux communes de 500 à 1 000 habitants - disposition adoptée dans le cadre du projet de loi engagement et proximité -, la mesure ne prendra effet qu‘en 2026. Le ton était donné concernant la représentativité des femmes : on avance… mais lentement. Rappelons que la France ne compte que 16 % de femmes maires et 7,5 % de femmes à la tête de structures intercommunales.
Néanmoins, Edith Gueugneau, maire de Bourbon Lancy (71), présidente de la communauté de communes entre Arroux Loire et Somme et co-présidente du groupe de travail « Promotion des femmes dans les exécutifs locaux » (rebaptisé groupe de travail « égalité femmes-hommes », lire ci-dessous) a tenu à rester positive : « en discutant avec les maires, sur la base du volontarisme, on peut arriver à présenter des femmes dans des communes de moins de 500 habitants », a souligné la coprésidente du forum. Cécile Gallien, maire de Vorey-sur-Arzon (43) et vice-présidente de l‘AMF, co-présidente du groupe de travail de l’AMF et du forum, a évoqué ces femmes qui hésitent à s‘engager : « elles réfléchissent, se disent « je ne connais pas cette fonction, comment vais-je tout gérer ? Travail, mandat, vie de famille… » ». L‘élue a invité les femmes à lutter contre cette forme d‘auto-censure. « Jouons la carte de la solidarité et des réseaux », a pour sa part proposé Alexandra Borchio-Fontimp, conseillère municipale déléguée à la Jeunesse et aux droits des femmes d‘Antibes (06) et membre du Haut Conseil à l‘Egalité, faisant référence au réseau Elues locales, dont elle est l‘une des référentes.
Femmes invisibles, reléguées
Si les femmes engagées en politique ont, en théorie, davantage d‘opportunités qu‘hier de se faire une place, qu‘en est-il de l‘ensemble des femmes ? Ont-elles la possibilité d’occuper l‘espace public ? Le tour d‘horizon dressé par les différentes intervenantes donne la mesure des progrès importants qu‘il reste encore à effectuer. Pour Carole Bienaimé-Besse, conseillère au Conseil supérieur de l‘audiovisuel (CSA), « malgré tous les efforts, les femmes restent sous-représentées », sur nos écrans. Elle appelle les femmes élues à se mobiliser pour participer aux débats politiques : « Ne lâchons rien ! ». Corinne Luxembourg, géographe spécialisée sur la question de la place des femmes dans les espaces publics, a souligné « l‘invisibilité des femmes âgées » et l‘importance de l‘accès au logement social pour les femmes précaires obligées de se loger de plus en plus loin des centres-villes. Pour Yaëlle Amsellem, sociologue à l‘Institut national de la jeunesse et de l‘éducation populaire (INJEP), travaillant sur la problématique de la place des jeunes filles et des jeunes femmes dans l‘espace rural, ces dernières sont assignées à l‘intérieur du domicile et souffrent encore plus que les hommes des difficultés de mobilité. Pour faire bouger les lignes, Madeline Da Silva, adjointe au maire des Lilas (93), et Alexandra Borchio-Fontimp ont toutes les deux indiqué la même direction : sensibiliser et former dès le plus jeune âge. « Il est bien de notre responsabilité d‘élu-e de regarder à quels endroits se forment les stéréotypes », a assuré Madeline Da Silva.